vendredi 4 janvier 2013

L'argent dans les religions


Comment parler de l'argent, ce "moyen absolu" dans une pratique personnelle telle que la religion, qui engage profondément la personne qui s'y plonge ?


Il importe tout d'abord de comprendre que, jusqu'au 18eme siècle environ, lors de l'avènement de la révolution industrielle, la religion régissait une grande partie de la vie des populations du monde, y compris les plus développées d'entre elles. A l'arrivée des machines, la technologie est devenue le "nouveau Dieu" de notre civilisation, mais ce n'est pas notre propos ici.

Durant tout ce temps, il fallut donc instaurer des règles sociales, juridiques et pénales, qui étaient légitimées par leur nature même, car elles faisaient office de "Droit Divin".
On voit ainsi, dans le Talmud, l'Ancien Testament, les premières sourates du Coran, et des dizaines d'autres textes religieux, des recommandations "descendues de Dieu" sur les sanctions à appliquer à tel ou tel délit ou crime. On y trouve aussi, pour ce qui nous concerne ici, des règles concernant les modalités de prêts et le rapport à l'argent.

Dans cet article, nous allons tenter de nous limiter à l'étude des trois principales religions monothéistes et des religions orientales.

Ce qui est étrange dans les différents corps religieux est que leurs enseignements tentent de fleurter avec les hautes sphères de la pensée humaine,  mais qu'en tant qu'hommes, les ecclésiastiques devaient faire face à des considérations bassement matérielles, ne serait-ce que pour pouvoir manger et s'habiller.. En effet, les rabins, les prêtres et les immams ont bien besoin de manger et d'être logés et ils doivent avoir un lieu de culte pour officier. Pour péréniser les cultes, il a donc fallu mettre les fidèles à contribution. Le problème ? Aucun ! Mis à par les principes qu'ont instauré certaines religions ! Le christianisme par exemple, condamne fortement l'accumulation de l'argent. On peut aussi remarquer que le christianisme a joué avec ce paradoxe, notamment avec l'institution des indulgences, qui ont notamment permis la construction de la basilique St Pierre. Le Judaïsme et l'Islam n'ont pas connu la même dérive, étant donné qu'ils n'ont pas de chef à leur tête, à l'image du Pape Chrétien, qui pouvait réunir l'argent et l'utiliser comme bon lui semble.

Plus particulièrement, le Judaïsme a la réputation, à travers sa diaspora, de concentrer et d'accumuler de grandes sommes d'argent. Cette réalité à plusieurs sources. Nous pouvons tout d'abord prendre en compte l'histoire du Judaïsme. En effet, les juifs de tout temps, ont été rejetés et n'ont jamais eu de pays dans lequel s'implanter. On le voit notamment avec Abraham, Moïse, David, etc. qui ont tous vécu une partie importante de leur vie de façon nomade, car ils étaient rejetés de leur territoire natal. Les territoires occidentaux ont tenté de remédier à ce problème, à la sortie de la seconde guerre mondiale, en créant l'Etat d'Israël, mais ce projet a les difficultés politiques que l'on connait encore aujourd'hui .
Or, ce rejet du Judaïsme, lorsqu'il n'était pas marqué par des actes horribles, comme lors de la seconde guerre mondiale, prenait et prend toujours la forme d'un antisémitisme ordinaire. Il faut donc se remettre dans le contexte du moyen-âge, lieu temporel des "hauts" faits de la religion catholique qui, à côté des scandales des exorcismes, de la Sainte Inquisition et des guerres saintes, a aussi instauré deux concepts majeurs qui expliquent à eux seuls la présence juive dans les insitutions monétaires.


Le premier de ces concepts est la culpabilisation face à l'argent. Jésus, dans ces prédications, faisait souvent référence aux "mauvais" pharisiens qui faisaient, pour la plupart, partie de la classe bourgeoise et qui préféraient leurs privilèges et leur confort au respect des règles du Talmud. Pour autant, Jésus pointait surtout le fait qu'ils ne respectaient pas les recommandations de la Torah, et qu'ils adaptaient la Loi à leur bon vouloir ! L'Eglise chrétienne, quelques siècles plus tard, a fait de ces enseignements un outil de propagande contre le pouvoir de l'argent (qu'elle ne se privait pas de récolter et de dilapider !). Il arriva un jour où il fallu formaliser ce rejet de l'argent, avec une Bulle Papale qui interdit à tout chrétien le prêt à usure, c'est-à-dire de réaliser des bénéfices grâce à l'argent lui-même car celui-ci appartient à Dieu, ainsi que ses profits. Dans les pays européens, où résidaient une majorité de chrétiens, suivis de près par les juifs, ces derniers se retrouvèrent seuls à pouvoir gérer l'argent des autres, et par voie de conséquence, ils devinrent banquiers, financiers et occupèrent les "métiers de l'argent", jusqu'à la libération des moeurs à la Renaissance.

Les musulmans, relativement isolés à cette époque dans les pays du Moyen-Orient, ont longtemps été complètement insensibles à ces tribulations culturelles et religieuses. Plus oppréssés et occupés par des peuples ennemis, les musulmans cherchaient à amasser des richesses pour survivre. Ensuite, avec la disparition des divers envahisseurs, la culture des riches privilégiés et mécènes fit son apparition dans les pays du Moyen-Orient. Les sciences, et en particulier les mathématiques, bénéficièrent très largement de cet argent apporté par un islam grandissant. Dans la culture musulmane, l'argent retrouve sa vraie nature : celle du moyen absolu, qui permet de réaliser les plus belles oeuvres. D'une certaine manière, on peut affirmer que la religion monothéiste dont le rapport à l'argent est le moins névrosé des trois cousines occidentales est sans aucun doute l'Islam.

Dans les religions orientales, qui comprennent principalement le Bouddhisme, l'Hindouisme, le Tao et le Zen, on remarque que l'amassement d'argent est systématiquement condamné. En effet, l'égo est considéré comme le principal obstacle à l'accession à l'illumination. Par conséquent, un tabou encore plus important qu'en Occident à été instauré sur l'argent qui, nous le savons bien, a tendance à nettement accélérer la croissance de l'ego. Avant la mondialisation, le modèle asiatique antique était largement suivi. Puis, le commerce avec l'Occident et l'avènement du communisme en Chine ont porté un coup à l'enseignement traditionnel, qui s'est vite retrouvé propulsé au rang de folklore régional.

Tout ceci amène la question suivante : L'argent nuit-il à la vie spirituelle ? Nous avons effectivement vu que dans la grande majorité des religions, l'accumulation des richesses est fortement condamnée. Pourtant, si l'on met le catholicisme de côté, l'argent est considéré dans les religions du monde entier comme un moyen extrêmement puissant pour atteindre les buts spirituels qui nous importent. Et c'est justement cette puissance, qui monte souvent à la tête des hommes et qui est condamnée par l'Eglise Catholique.
En définitive, il faut savoir se servir de l'argent pour atteindre des buts qui ont du sens.

Mais alors, si la religion condamne le pouvoir de l'argent, que propose-t-elle pour se libérer de celui-ci ?
Pour répondre à cette question, entre autres, les religions ont fait apparaître le culte religieux. Elles l'ont instaurées pour assurer des lignes directrices quant à leur dogme et ont mis des guides à disposition des populations dans les territoires. Tous ces "fonctionnaires de la religion", de toutes les confessions, renient l'argent et font voeu de pauvreté pour atteindre leur Dieu. De plus, ces prélats tentent de toutes leurs forces d'atteindre l'idéal spirituel.
Ils ont donc instauré une relation avec le croyant qui laisse entendre qu'on doit renoncer à l'argent pour avancer dans la spiritualité. Cette relation, généralement chère au croyant, limite l'influence morale de l'argent sur lui.

Pour conclure, et pour tous nous retrouver sous l'égide de la même religion, je citerais Alain Gerbault qui disait : "En vérité, la civilisation n'a apporté qu'une seule religion, celle de l'argent."

dimanche 11 novembre 2012

Pierre Bigazzi - Un philosophe de talent






Pierre Bigazzi est un philosophe, professeur au sein d'une grande école de commerce mais aussi formateur auprès des grandes multinationales françaises et des entreprises éthiques. Il a inventé une nouvelle branche de la Philosophie. C'est lui qui m'a, en premier, initié à la magie des religions, à la puissance de ce monde que nous ne soupçonnons pas et que seuls quelques grands initiés ont aperçu.

Pour cela, aujourd'hui, je me dois de l'aider à diffuser ses travaux, l’œuvre de sa vie : La Philosophie Managériale.
Comment, en analysant les réflexions des philosophes d’antan et d'aujourd'hui, peut-on révolutionner le management à une époque où nous en avons plus que jamais besoin?

Je vous propose de regarder sa vidéo, afin qu'il vous livre lui-même une partie de la réponse.